Page:Goldoni - Les chefs d'oeuvres dramatiques, trad du Rivier, Tome I, 1801.djvu/376

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Le Marquis.

N’êtes vous pas promise en mariage au marquis Léonard de Fiorellini ?

La Comtesse.

Vous êtes informé de tout cela ?

Le Marquis.

Certainement. Le Marquis est mon ami, et je sais qu’il devait se rendre à Milan pour conclure ce mariage. (À part.) Je ne veux point me faire connaître avant découvert le motif de ce départ imprévu.

La Comtesse.

Monsieur… de grâce, à qui ai-je l’honneur de parler ?

Le Marquis.

Au comte Aruspici, capitaine des gardes du roi.


La Comtesse.

Et vous êtes lié avec le marquis Léonardo ?

Le Marquis.

Nous sommes amis intimes.

La Comtesse.

Me pourrais-je flatter d’obtenir une grâce de vous ?

Le Marquis.

Ordonnez, Madame, et j’aurai l’honneur de vous satisfaire.

(Le garçon entre avec le verre d’eau qu’il présente à la comtesse.)
La Comtesse, (au Marquis.)

Avec votre permission, Monsieur.

Le Marquis.

Ne vous gênez pas, je vous en supplie. (Il lui donne une chaise ; elle s’assied et boit.)

Le Marquis, (à part.)

Sa physionomie me persuade, je suis en général