Page:Goldoni - Les chefs d'oeuvres dramatiques, trad du Rivier, Tome I, 1801.djvu/396

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par-là, avoir coloré une aversion plus forte… Que faire donc ? me ferai-je connaître pour ce que je suis, ou repartirai-je pour Turin sans la revoir ? Je ne sais, en vérité, quel parti prendre. Je vois mon ami : je lui demanderais volontiers un conseil, mais je n’ai pas dans sa prudence plus de confiance qu’il ne faut.


Scène VII.

LE LIEUTENANT et le précédent.
Le Lieutenant.


Mon ami, le dîner sera brillant. Il y a du gras et du maigre, et le Montferrat est excellent. Nous aurons de plus un autre convive ; un seigneur de mes amis, qui arrive en poste dans le moment. Il parle de je ne sais quoi avec l’hôte, et va nous rejoindre dans la minute.

Le Marquis.

Et quel est cet étranger ?

Le Lieutenant.

C’est le baron Talismani.

Le Marquis, (étonné.)

Comment ! le baron Talismani !

Le Lieutenant.

Oui, le connaîtriez-vous ?

Le Marquis.

Je ne l’ai jamais vu, je sais cependant qui il est.

Le Lieutenant.

Je vous proteste que c’est un galant homme.