Page:Goldoni - Les chefs d'oeuvres dramatiques, trad du Rivier, Tome I, 1801.djvu/404

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Le Comte.

Monsieur le Baron, votre très-humble serviteur.

Le Baron.

Je vous salue monsieur le Comte.

Le Comte.

Que fait ici Monsieur ?

Le Baron.

Mon devoir. Je suis venu pour vous souhaiter un bon voyage ; et pour m’acquitter envers vous de cette politesse dont Monsieur n’a pas daigné user à mon égard.

Le Comte.

Monsieur pouvait s’épargner cette peine : je sais très-bien qu’il ne se la fût pas donnée pour moi.

Le Baron.

Je vous demande pardon ; c’est pour vous précisément que je suis venu.

Le Comte.

Et en quoi vous puis-je être utile ?

Le Baron.

Je désire que vous m’appreniez pour quel motif vous avez quitté Milan, sans me faire l’honneur de m’en parler.

Le Comte.

Comme il n’existe entre nous aucun intérêt particulier, je ne me suis pas cru obligé de vous faire part de mon voyage.

Le Baron.

Il me semble que le bon ton, l’amitié et la simple bienséance vous en faisaient une loi.

Le Comte.

À l’égard du bon ton, je ne crois pas avoir besoin d’en prendre des leçons de vous. Quant