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Scène XII.

LE LIEUTENANT, et les Précédens.
Le Lieutenant.


Alte-là, Messieurs, alte-là. Que ces menaces n’aillent pas plus loin. J’ai été jusqu’ici témoin du débat ; et vous voyant sur le point de le terminer par un combat, je viens travailler à la paix générale.

Le Comte.

Monsieur, je n’ai point l’honneur de vous connaître.

Le Lieutenant.

Je suis l’un des Officiers de sa Majesté, le lieutenant Malpresti, pour vous servir.

La Comtesse.

Êtes-vous le compagnon de voyage du Capitaine ?

Le Lieutenant, (en souriant.)

Oui, Madame, du Capitaine.

Le Comte, (à sa fille.)

Comment connais-tu ce Capitaine ?

La Comtesse.

Je l’ai vu ici ; j’ai causé avec lui. Il est très-lié avec le marquis Leonardo. Il m’a parlé de lui dans le plus grand détail, et m’a dit quelque bien de son ami ; mais pour dire la vérité, je n’en suis pas en général très-contente.

Le Lieutenant.

Ne vous arrêtez point, Madame, à ce que vous a dit mon compagnon. C’est un homme assez singulier ; il aime prodigieusement le Marquis, il l’aime comme