Scène DERNIÈRE.
Non, Madame, non : n’en croyez pas le Lieutenant. Il aime le Marquis autant que je le puis aimer moi-même, et l’excès de son amitié lui fait trahir ici la vérité.
Oseriez-vous bien me faire passer ici pour un menteur ?
La sincérité m’y oblige.
Ne le croyez pas, Madame. Je connais parfaitement le Marquis.
Soyez persuadée, Madame, que je le connais encore mieux que lui.
Fort bien, madame la Comtesse ! voilà un nouveau duel, dont vous allez être la cause.
Ne craignez rien, Monsieur : nous ne nous battrons point pour cela. Que le Lieutenant dise tout ce qui lui plaira, je dirai, comme lui, que le Marquis est un homme d’honneur : mais je dois prévenir cette vertueuse demoiselle qu’il s’abandonne quelquefois aux transports de la colère et aux mouvemens de la jalousie. Si Madame ne se sent pas disposée à le tolérer avec ses défauts, qu’elle retourne à Milan,