Page:Goldoni - Les chefs d'oeuvres dramatiques, trad du Rivier, Tome I, 1801.djvu/428

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qu’elle rende le calme à son ame, et ne craigne rien des poursuites du chevalier en question. Je promets, en son nom, qu’il lui rendra, à cet égard, une liberté sans bornes.

Le Comte.

Mais vous pouvez vous rendre garant des intentions du Marquis ?

Le Marquis.

Je ne me permettrais pas de parler ainsi, si je n’en étais pas sûr.

La Comtesse.

Pardon, monsieur le Capitaine ; mais j’ai quelque motif de soupçonner votre sincérité.

Le Baron.

Allons, Madame, allons ; croyez-en un officier, un homme d’honneur. Il vous répond que le Marquis n’est pas pour vous.

Le Marquis.

Et de plus, Monsieur, il assure Madame qu’il n’en conservera aucune espèce de ressentiment contre elle ni contre son père. Mais il se ressouviendra, dans le temps, de ce qu’il doit à vos mauvaises intentions.

Le Baron.

J’espère que le Marquis sera plus raisonnable que vous.

La Comtesse.

Trève, s’il vous plaît, à ces discussions désagréables. Mon père, si rien ne vous arrête, hâtons-nous d’aller à Turin.

Le Marquis.

Je ne vous conseille point d’y aller.

La Comtesse.

Pourquoi cela, Monsieur ?

Le Marquis.

Parce que le Marquis vous déplaira.