mains le champ qui fournit à ses besoins. Cette bonne maîtresse m’a fait passer de l’état d’indigence à une situation plus heureuse ; de la culture d’un petit jardin, à l’honneur d’être sa femme-de-chambre. Elle m’a fait instruire, élever auprès d’elle ; me voulait toujours à ses côtés ; et de pareils bienfaits sortiraient de ma mémoire ! Ah ! je serais trop ingrate, trop indigne du sort que la bonté du ciel m’a accordé.
Cela est vrai : Madame vous voulait beaucoup de bien ; mais pour tout dire aussi, vous êtes faite pour être aimée. Sage, vertueuse, prudente, adorable enfin……
Ah, Madame ! vous me mortifiez !
Je vous parle sincèrement. Voilà bientôt vingt ans que j’ai l’honneur de servir ici, et de toutes les femmes-de-chambre qui y sont entrées, je n’en ai vu aucune plus décente que vous.
C’est un effet de votre bonté, Madame, qui veut bien fermer les yeux sur mes défauts.
Vous avez, entre autres mérites, celui d’un esprit qui apprend tout avec une facilité !…
Le peu que je sais, c’est Madame qui me l’a appris.
Et puis, vous êtes belle, ma Paméla[1]
- ↑ Ces vers, jolis dans tous les temps, quoi qu’ils n’aient, pour le fond et dans la tournure, rien d’absolument neuf, durent paraître bien plus jolis encore, lorsque, dans la nouveauté de Paméla, le public les adressait, avec Jeffre, à Mlle Lange. Ils n’ont rien perdu, sans doute, à la reprise de l’ouvrage ; et le mérite de l’application reste le même.