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Comédie.

Paméla.

Vous me faites rougir.

Mme Jeffre.

Je vous aime comme ma fille.

Paméla.

Et moi, je vous respecte comme ma mère.

Mme Jeffre.

Je suis enchantée de ce que, malgré la mort de Madame, vous restez toujours avec nous.

Paméla.

Pauvre maîtresse ! avec quelle tendresse elle m’a recommandée à Mylord son fils. On eût dit qu’elle ne pouvait, dans les derniers momens de sa vie, s’occuper d’autre chose que de moi. Ah ! quand je me rappelle tout cela, mes larmes s’échappent malgré moi.

Mme Jeffre.

Mais Monsieur vous aime autant que sa défunte mère.

Paméla.

Puisse le ciel le bénir et le protéger en tout !

Mme Jeffre.

Vous pouvez être un jour la femme-de-chambre de son épouse.

Paméla.

Hélas !

Mme Jeffre.

Vous soupirez ! pourquoi ?

Paméla.

Que le ciel réponde en tout à ses vœux !

Mme Jeffre.

Mais il me semble que vous parlez de lui, avec bien de l’affection !

Paméla.

Eh ! comment puis-je parler autrement de celui qui me donne la certitude de mon bonheur !