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Comédie.

Madame, Je reste toujours dans la maison, et que mon cher maître a pour moi les bontés qu’elle avait elle-même. Tout cela est déjà écrit ; il ne me reste plus qu’à leur annoncer l’envoi de quelques guinées, que ma bonne maîtresse m’a laissées pour subvenir à leurs besoins. (Elle tire de sa poche un papier plié, et du tiroir de la table l’écritoire y et se met à écrire.) Avec quel transport je reverrais des parens si tendrement chéris ! si mon père du moins venait me voir ! Il y a un mois qu’il me flatte de cet espoir, et il ne vient point encore ! La distance cependant n’est que de vingt milles.


Scène III.

Mylord BONFIL, PAMÉLA.
Bonfil (à part, de loin.)


Chère Paméla ! elle écrit.

Paméla (écrivant.)

Oui, oui, il viendra, je l’espère.

Bonfil.

Paméla.

Paméla (se lève.)

Monsieur, (elle lui fait la révérence.)

Bonfil.

À qui écrivez-vous là ?

Paméla.

À mon père, Monsieur.

Bonfil.

Voyons donc.

Paméla.

Monsieur… Je ne sais point écrire.

Bonfil.

Et je sais, moi, que vous écrivez bien.