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Page:Goldoni - Les chefs d'oeuvres dramatiques, trad du Rivier, Tome I, 1801.djvu/82

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Comédie.

naître le remords dans votre cœur, qui vous rend à la vertu, qui protége et défend mon honneur,

(Elle s’approche de la porte de sa chambre.)
Bonfil (reste pensif.)
Paméla.

Ô ciel, seconde moi ! que je suis heureuse, si je puis sortir ! (Elle ouvre et sort.)


Scène VII[1].

Mylord BONFIL, Mme JEFFRE.
Bonfil (reste pensif un moment : il marche à grands

pas sans parler : il s’assied, toujours enseveli dans ses

réflexions.)
Mme Jeffre.


Monsieur

Bonfil.

Allez-vous-en.

Mme Jeffre.

C’est qu’il y a là, Monsieur…

Bonfil.

Ôtez-vous de mes yeux.

Mme Jeffre.

Je m’en vais. (à part) Le temps est changé.

Bonfil.

Écoutez.

Mme Jeffre (de loin.)

Monsieur.

  1. Ce silence de Bonfil, ce profond accablement, cet anéantissement enfin d’une ame assaillie de trop de sentimens à la fois pour en pouvoir exprimer aucun, tout cela n’est-il pas bien plus éloquent que les réflexions qui terminent le premier acte de la pièce française ! Peut-être y avait-il un autre moyen de faire sortir Bonfil de la scène.