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Page:Goldoni - Les chefs d'oeuvres dramatiques, trad du Rivier, Tome I, 1801.djvu/92

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Comédie.

Bonfil.

Qu’aviez-vous à me dire ?

Myladi.

Le chevalier mon neveu est de retour à Londres.

Bonfil.

Oui ? J’en suis bien aise.

Myladi.

Il viendra bientôt vous voir.

Bonfil.

Je le recevrai avec plaisir.

Myladi.

Il a fait le tour de l’Europe ; il nous revient d’un leste ! d’un brillant !

Bonfil.

Je jugerai de ses progrès.

Myladi (à part.)

Il me semble un peu plus tranquille : je veux hasarder quelques mots sur Paméla. (haut) Dites-moi, mon frère, persistez-vous dans le projet de me céder Pamela pour femme-de-chambre ? qu’en dites-vous ? Cela souffre-t-il quelque difficulté ? Paméla est une bonne enfant, ma mère l’aimait et j’en ferai un cas égal. Vous n’en avez pas besoin. Une jeune personne comme elle n’est point à sa place dans une maison où il n’y a point de femme. Vous la reprendrez plutôt, si vous voulez, quand vous serez marié : je vous la rendrai avec plaisir. Eh bien, Mylord, qu’en pensez-vous ? Cet arrangement vous plaît-il ? Paméla viendra-t-elle avec moi ?

Bonfil.

Oui, Paméla ira avec vous.

Myladi.

Je puis donc aller lui dire de s’y préparer ?

Bonfil.

Oui, allez.