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COMÉDIE.

Myladi.

Prenez un peu mieux vos propres intérêts, et n’aigrissez point votre destin.

Paméla.

Le destin peut vouloir mon malheur ; mais il ne souillera jamais la pureté de mon ame.

Myladi.

Votre cœur couvre l’infidélité du masque de l’orgueil.

Paméla.

Un jour viendra, Madame, où vous rougirez de ces reproches si peu fondés !

Myladi.

Ah ! c’en est trop ! je ne puis plus vous entendre.

Paméla.

Je sortirai, pour ne vous pas irriter davantage.

Ernold.

Non, restez encore un peu. Ma tante, nous pouvons faire quelque chose pour elle.

Myladi.

Elle ne mérite que d’être abandonnée. On plaint l’erreur ; mais on condamne l’obstination. (Elle sort.)


Scène XI.

Myladi PAMÉLA, et le Chevalier ERNOLD.
Paméla (à part.)


Voilà l’effet des conseils de Jeffre.

Ernold (à part.)

Je ne suis pas moi, si je ne la rends douce comme un agneau.