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COMÉDIE.

Myladi (bas à Ernold.)

Il me semble que ce Ministre penche un peu pour Paméla.

Ernold (bas à Myladi.)

Ne craignez donc rien : il a affaire à moi, affaire à un voyageur.

Majer (à Paméla.)

Madame, ce billet renferme de terribles preuves contre vous.

Paméla.

Je me flatte qu’il ne sera pas difficile de les réfuter.

Majer.

Et qui s’en chargera ?

Paméla.

Moi, Monsieur, si vous le permettez.

Majer.

Voilà l’accusation ; défendez-vous, si vous le pouvez.

Paméla.

Monsieur, que votre autorité m’obtienne du moins de pouvoir parler sans être interrompue par qui que ce soit.

Majer.

J’en fais une loi à tout le monde, au nom du Ministre.

Myladi (à Ernold.)

Il nous faut endurer cette ennuyeuse discussion.

Ernold (à Myladi.)

Cela ne servira de rien du tout.

Paméla.

Monsieur ; mon sort est connu de tout le monde. On sait que de simple servante je suis devenue tout-à-coup une grande dame : que, long-temps supposée une pauvre paysanne, j’ai découvert la noblesse de mon origine ; et que Mylord qui m’aimait, est devenu