Il y a dans cette pièce infiniment plus d’intérêt
et de mouvement dramatique que dans la précédente,
qui, en général, est un peu froide, et doit la plus
grande partie de son mérite à la situation de Bonfil,
au charme continu du rôle de Paméla, et à la sagesse
d’Artur, qui n’est ni triste ni pédantesque.
Ici, les intérêts sont beaucoup plus grande, et les situations, par conséquent, plus attachantes. Une femme pour qui Bonfil a tout fait, qu’il a aimée, et qu’il aime éperduement, coupable à ses yeux de la plus lâche ingratitude, de la perfidie la plus criminelle : un homme, un ami tel qu’Artur, complice en apparence de la trahison de Paméla : une sœur vindicative, jalouse dans tous les temps du mérite et du bonheur de Paméla, profitant avec avidité de l’occasion de la perdre : un jeune fat accumulant, avec une inconcevable légèreté, les preuves du prétendu délit, et ne trouvant rien que de fort naturel dans la conduite supposée d’Artur et de Paméla : un époux dévoré par là jalousie et brûlé en même-temps de tous les feux de l’amour ; quels personnages à mettre en scène ! quelle source féconde d’intérêts ! quelle carrière enfin ouverte devant le poëte dramatique ! Voilà ce que Goldoni a imaginé : l’exécution répond-elle au dessein ? c’est ce que nous allons examiner.
La réputation de vertu de Paméla est si bien établie auprès de son époux et du spectateur, qu’il faut pour