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Comédie.

Scène IV.

MOLIERE et LA BÉJART.
La Béjart.


Vous l’entendez, l’impertinente !

Moliere.

Pardon, Madame ; mais pourquoi me priver de du titre glorieux de son maître de déclamation ?

La Béjart.

Eh ! mon cher Moliere ! elle n’est pas aussi simple qu’elle le paraît, et je vous connais maintenant l’un et l’autre.

Moliere.

Comment ? je ne comprends pas…

La Béjart.

Je vais me rendre plus claire. Vous regardez, selon moi, ma fille avec trop de tendresse.

Moliere.

Je l’aimai dès le berceau.

La Béjart.

Cela est vrai : mais votre conduite actuelle doit différer de votre conduite passée.

Moliere.

Je l’embrassais alors sans conséquence ; je ne le puis plus aujourd’hui ; voilà, je crois, toute la différence.

La Béjart.

Allons, allons ; si vous l’aimez, n’en faites pas un secret à sa mère.