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Comédie.

La Béjart.

Elle ne joue point, vous dis-je. (À sa fille.) Rentrez, encore une fois ; m’entendez-vous, Mademoiselle ?

Isabelle (à part.)

Malheureuse ! faut-il m’être livrée à ce méchant ! Ah ! le perfide, du moins, me donne une bonne leçon. (Elle sort.)


Scène VIII.

MOLIERE, LA BÉJART.
Moliere.


Ô Ciel ! qu’est-il donc arrivé ? que diable a donc Isabelle ? Je suis perdu, si elle ne joue pas ce soir. Les cagots vont publier que le Tartufe est de nouveau défendu, que la permission était supposée, et que je suis un imposteur moi-même. Mon intérêt, d’ailleurs, n’est-il pas le vôtre, Madame ?

La Béjart.

Isabelle ne jouera point : et je ne veux pas jouer non plus, moi.

Moliere.

Comment ? que dites-vous ? avez-vous perdu de vue votre engagement ? Allez, vous êtes une folle.

La Béjart.

Et vous un monstre. (Elle sort.)