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Comédie.

Pirlon.

Me permettre de rester caché dans cette petite chambre jusqu’à la nuit[1]… Je me cacherais, je crois, dans le fond même d’un tombeau.

La Forêt.

Allons donc ! est-ce qu’un homme de bien doit trembler de la sorte ?

Pirlon.

Ma chère La Forêt ! voilà dix écus dans cette bourse ; ils sont à vous, si vous avez la charité de me cacher. Ce soir, quand les lumières sont éteintes, quand tout le monde repose, je pars, et vous serez généreusement récompensée.

La Forêt.

J’ai encore pitié de vous ; cachez-vous, j’y consens. Et les dix écus ?

Pirlon.

Vous les aurez, vous les aurez. (À part.) Je n’en crois cependant rien.

La Forêt.

J’entends nos dames.

Pirlon.

Grand dieu ! infortuné Pirlon !

La Forêt.

Entrez, entrez là-dedans.

Pirlon.

Bon, bon ! je trouverai bien le petit cabinet. (Il entre dans la chambre.)

  1. Du temps de Moliere, la comédie commençait à quatre heures, et l’on ne donnait point de petite pièce après la grande.