place dans la maison d’un homme aussi pauvre que moi.
Seigneur don Ambroise, vous me feriez vraiment rire !
Dites donc pleurer, si vous connaissiez tout mon malheur. J’ai à peine de quoi vivre et ma très-chère belle-fille, cette tête sans cervelle, veut avoir de la société, un équipage, de la toilette, chocolat, café… Malheureux que je suis ! vous me voyez au désespoir.
Mais je ne vois pas la nécessité de la garder chez vous.
Elle n’a ni père ni mère, ni proches parens. Voulez-vous que je la laisse seule ? Une veuve, à son âge ! Eh ! ne me faites point parler.
Engagez-la à se marier.
Oui, s’il se présentait une bonne occasion.
Rien de plus facile. Donna Eugénie a du mérite, ajoutez à cela une dot considérable…
Quelle dot ? que parlez-vous, s’il vous plaît, d’une dot considérable ? Elle n’a presque rien apporté ici, et nous a coûté des sommes énormes. Voilà la note des dépenses faites pour l’illustrissime épouse : la voilà ! le jour elle ne quitte pas ma poche, et la nuit mon oreiller. La longue suite de mes disgraces n’est rien à mes yeux, en comparaison de toutes ses gentillesses. Oh ! mode ! maudite mode ! puisses-tu être une bonne fois à tous les diables ! Je veux être un coquin, si,