Page:Goldoni - Les chefs d'oeuvres dramatiques, trad du Rivier, Tome II, 1801.djvu/462

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
459
Comédie.

Scène IX.

DON AMBROISE, ensuite LE CHEVALIER.
Don Ambroise.


Votre très-humble serviteur. Restituer ! je m’en moque. J’ai mon procureur ; c’est l’homme qu’il faut pour tirer les choses en longueur. Il s’engage à faire, en cas de besoin, durer au moins dix ans ce procès-là ; et en dix ans, je puis mourir et ma belle-fille aussi. D’un autre côté cependant, je suis fâché que l’on répande dans le pays que je l’empêche de se remarier, pour retenir sa dot. Il faut dorénavant que je règle mieux ma conduite : je trouverai d’autres prétextes, et je tâcherai enfin de m’en tirer avec autant de politesse que d’habileté.

Le Chevalier.

Salut à mon très-cher don Ambroise.

Don Ambroise.

Votre serviteur, mon brave Chevalier.

Le Chevalier.

Vous rajeunissez tous les jours. Je suis charmé toutes les fois que je vous rencontre.

Don Ambroise.

Et moi, si vous saviez le plaisir que j’ai à vous voir ! quelle brillante jeunesse !

Le Chevalier.

Pourquoi ne me faites-vous donc jamais l’amitié de me venir demander le chocolat ?

Don Ambroise.

Je veux me procurer cet honneur.