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Comédie.

Don Ambroise.

Mon cher et brave Chevalier, partons. Il ne nous faudra pas une heure pour nous expliquer.

Le Chevalier.

Ah ! parbleu j’oubliais une petite affaire qui m’appelle. On m’attend sur la place : je suis à vous dans l’instant.

Don Ambroise.

Je vous accompagnerai, si vous voulez.

Le Chevalier.

Oh ! je serais au désespoir de vous donner cette peine. Nous nous reverrons.

Don Ambroise.

Je suis à vos ordres.

Le Chevalier.

Adieu, mon très-cher don Ambroise. (Il l’embrasse.)

Don Ambroise.

De tout mon cœur. (Il l’embrasse.)

Le Chevalier (à part.)

Il en sait long, le cher Ambroise ! mais il n’a pas affaire à un sot.

Don Ambroise (à part.)

Tout ceci n’est pas fort clair : mais je suis sur mes gardes.

Le Chevalier (à part.)

Je donnerai avis de tout cela à Eugénie.

Don Ambroise (à part.)

Que fait-il donc ? pourquoi ne pas partir ? (Haut.) Avez-vous encore quelque chose à me dire ?

Le Chevalier.

Encore un mot, et je vous quitte. Écoutez en confidence, afin que personne ne nous entende. (À l’oreille.) Vous êtes un fin renard de la première classe. (Haut.) Votre très-humble serviteur.