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COMÉDIE.

Mme Jeffre.

Cependant…

Bonfil.

Sortez.

Mme Jeffre.

Je ne voudrais pas que vous crussiez…

Bonfil.

Sortez, vous dis-je.

Mme Jeffre (à part en s’en allant.)

Oh ! pour cette fois, je suis en vérité toute confuse.


Scène XIII.

Mylord BONFIL, ensuite ISAC.
Bonfil.


Cette femme réveille mes soupçons. Je sais qu’elle ne dit point la vérité… Si elle veut, par-là, excuser sa Maîtresse, il y a donc du mystère ? Paméla ne m’a point dit avoir parlé à Mylord en présence de la gouvernante… Celle-ci y met plus d’artifice… C’est un point qu’il faut éclaircir. (Il appelle.) Y a-t-il quelqu’un là ?

Isac.

Monsieur.

Bonfil[1].

As-tu vu mylord Artur ce matin ?

  1. L’auteur français a senti combien cette espèce d’interrogatoire que Bonfil fait subir l’un après l’autre aux gens de sa maison, l’avilissait lui-même, et dégradait même Pamela aux yeux du spectateur. Il a suivi, en conséquence, une marche différente.
    Bonfil.

    Hola ! quelqu’un ? Isac !

    Isac.

    Hola ! quelqu’un ! IsacMonsieur.

    Bonfil (à part.)

    Hola ! quelqu’un ! Isac ! MonsieurQue vais-je faire !
    Malheureux ! compromettre une épouse si chère !
    La livrer au mépris de ses propres valets ;
    Et me déshonorer, m’avilir à jamais !
    Non ; quel que soit l’effort qu’il en coûte à mon ame,
    Je dois me respecter, en respectant ma femme.
    Je n’en saurais douter ; son honneur est le mien.
    Et je ne puis……

    Isac (s’approchant.)

    Et je ne puisMonsieur, que désirez-vous !

    Bonfil.

    Et je ne puis. Monsieur, que désirez-vousRien. (Il sort.)

    (Acte II, Sc. VIII.)