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COMÉDIE.

Scène XIV.

PAMÉLA, ISAC dans le fond.
Paméla.


Non, je ne puis croire que si mon époux apprend jamais que j’ai écrit ce billet, il puisse m’en savoir mauvais gré. Mon père m’a conseillé lui-même de l’écrire et de l’envoyer. Tout se dispose pour notre départ ; et, mon époux une fois éloigné de Londres, mylord Artur peut seul solliciter la grace de mon père. De sa liberté, dépend le projet de faire venir ma mère. Je me meurs d’envie de la voir ; j’aime mes parens plus que moi-même, et une fille ne peut trop hâter l’époque heureuse qui les rendra à mon amour. Isac ?

Isac.

Madame.

Paméla.

Tu sais où demeure mylord Artur ?

Isac.

Oui, Madame.

Paméla.

Portes-lui cette lettre.

Isac.

Oui, Madame.

Paméla.

Tâches de la lui remettre avec précaution.

Isac.

J’entends.

Paméla.

Et toi, seconde, ô ciel ! les justes désirs de mon cœur ! (Elle sort.)