Scène V.
Le bonheur dont le ciel m’a comblée est grand
en effet, que je dois bien le payer de quelques
souffrances ! Mais que je suis cruellement frappée dans
les deux objets qui intéressent le plus ma tendresse,
mon père et mon époux ! Je me vois au moment
de perdre l’un, et d’être abandonnée par l’autre…
Ah ! je suis née pour souffrir, et je ne prévois pas
le terme de mes tourmens !
Madame…
Vous ici, Mylord ! ignorez-vous le désordre qui règne dans cette maison ?
Que ma présence ne vous fatigue point, c’est Mylord votre époux qui m’a fait dire de venir.
Permettez que je me retire ; je ne voudrais pas qu’il me trouvât une seconde fois avec vous. (Elle va pour sortir.)
Je serais au désespoir de vous gêner.
Mylord vous ne savez rien de nouveau relativement à mon père ?
J’ai reçu un billet du Secrétaire d’état. (Il s’approche un peu d’elle.)