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CHAPITRE XXVI.

Réforme dans la prison. La loi, pour être complète, devrait récompenser comme elle punit.

Le matin, de bonne heure, je fus réveillé par ma famille que je trouvai tout en larmes auprès de mon lit. Elle semblait anéantie par l’horreur de notre situation. Je lui reprochai doucement sa tristesse, protestant que jamais je n’avais dormi d’un sommeil plus tranquille ; et je demandai des nouvelles de ma fille aînée que je ne voyais pas là. J’appris que le malaise et la fatigue de la veille lui avaient donné un redoublement de fièvre, et qu’on avait cru devoir la laisser à la maison.

Mon premier soin fut ensuite d’envoyer Moïse arrêter une chambre ou deux pour la famille, aussi près de la prison que possible. Il le fit, mais il ne put trouver qu’une seule pièce qu’on lui loua bon marché pour sa mère et ses sœurs. Le geôlier consentit à le laisser, lui et ses deux petits frères, dans la prison avec moi. On leur fit donc, dans un autre coin du cachot, un lit qui me parut passable. Toutefois, je voulus préalablement savoir si les deux enfants consentiraient à rester dans un endroit qui leur avait fait grand’peur quand ils y étaient entrés.