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CHAPITRE XXX.

L’horizon s’éclaircit. — Ne cédons pas ; la fortune finira par nous mieux traiter.

Mon exhortation finie, et mon auditoire retiré, le geôlier, l’une des meilleures âmes de sa profession, m’avertit qu’il était obligé de mettre mon fils dans une cellule plus forte ; il espérait que je ne lui saurais pas mauvais gré de faire son devoir. George aurait d’ailleurs la permission de me voir tous les matins. Je le remerciai de son obligeance, et, serrant la main de mon fils, je lui dis adieu, et lui recommandai de songer à la grande épreuve qu’il allait subir.

Je me recouchai donc, et un de mes jeunes enfants, assis près de mon grabat, me disait la lecture, quand maître Jenkinson entrant m’apprit qu’on avait des nouvelles de ma fille, qu’on venait de la voir, il y avait environ deux heures, en compagnie d’un gentleman étranger ; qu’ils s’étaient arrêtés, pour se rafraîchir, à un village voisin, et qu’ils paraissaient rentrer en ville. Il achevait, quand le geôlier, d’un air d’empressement et de joie, m’annonça que ma fille était retrouvée. Un moment après, Moïse accourut en criant que Sophie était en bas, qu’elle montait avec notre vieil ami, M. Burchell.