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Page:Gomont - Anecdotes historiques et morales, 1851.pdf/30

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avaient succombé devant les difficultés, ou, pour mieux dire, devant l’impossibilité de leur entreprise. Néanmoins, comme la perspective d’avoir gratuitement des terres, chatouillait toujours agréablement les esprits des prolétaires romains, pour se bien faire venir d’eux, il était fort habile de remettre sur le tapis quelque loi agraire, sauf à n’arriver à aucun résultat.

Les lois appelées frumentaires étaient d’une mise en pratique plus facile ; aussi recevaient-elles souvent leur exécution. Elles avaient pour but de faire vendre à un prix très bas, ou même de faire distribuer gratis au peuple le blé nécessaire à son existence de chaque jour. Quant à l’abolition des dettes, est-il besoin d’expliquer que cela consistait à faire remettre aux débiteurs tout ou partie des obligations contractées envers leurs créanciers ?

Promettre la proposition de ces lois et travailler à les faire passer, était donc le grand moyen employé pour obtenir le tribunat, et pour conserver les bonnes grâces du peuple une fois qu’on se trouvait revêtu de cette fonction. Il y avait encore quelques expédients assez heureux pour rester en bonne intelligence avec ses commettants, entre autres, celui-ci : Quand un