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Page:Gomot - Histoire de l’abbaye royale de Mozat, 1872.djvu/38

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L’ABBAYE DE MOZAT.

lui-même. Le trône pontifical était alors occupé par Urbain II, et ils espéraient trouver un protecteur dans ce pape, qui avait passé à Mozat les premières années de sa vie ecclésiastique. Toutefois, malgré leurs intrigues et leurs menaces, l’évêque Durand, d’accord avec Adalbert, archevêque de Bourges, son métropolitain, prit le parti de soumettre le monastère rebelle à Hugues, abbé de Cluny[1] ; Robert, comte d’Auvergne, appuya cette mesure.

La célèbre abbaye de Cluny était alors dans tout l’éclat de sa puissance et de sa gloire. La règle de saint Benoît s’y conservait dans la rigueur primitive ; aussi les évêques avaient-ils coutume d’agréger à cette suzeraine les monastères de leur juridiction frappés de l’esprit d’indiscipline. Néanmoins, la décision de Durand ne reçut pas une exécution immédiate ; mais en 1095, le roi de France Philippe Ier, se trouvant en Auvergne, fut vivement sollicité, par le comte Robert et par Guillaume son fils, de sévir de son côté contre les religieux de Mozat. En conséquence, il se rendit à l’abbaye, constata par lui-même la nécessité d’une réforme, et délivra à Hugues, abbé de Cluny, en présence d’un grand nombre d’évêques et de seigneurs, la charte[2] par laquelle il plaçait sous sa soumission le monastère fondé par Calminius :

« M’étant assuré par de nombreux témoignages, y est-il dit, que par la faute et la négligence des moines qui vivent en ce lieu, et par l’abandon prolongé de toute discipline, il est tombé dans le désordre, faisant

  1. Voir l’Appendice, note 4.
  2. Voir l’Appendice, note 5.