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Page:Gomot - Histoire de l’abbaye royale de Mozat, 1872.djvu/58

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L’ABBAYE DE MOZAT.

détails de l’administration, et grâce aux conseils éclairés de ses vicaires généraux et des hommes éminents qu’elle possédait, les écoles pratiques des monastères purent entrer dans la voie de rapides progrès. Elle envoyait des livres de liturgie et de précieuses notes se référant à l’agriculture et à certaines industries locales ; elle mettait en communication d’idées, de sentiments, de prières, les différentes maisons de l’Ordre, et, concentrant en ses mains l’unité des préceptes de la règle bénédictine, savait les répandre sur tous les couvents, qu’elle astreignait ainsi à une discipline commune.

Mais la discipline ne plait pas à tous, et quand la loi, quelque sage qu’elle soit, est imposée par une autorité lointaine qu’on peut croire affaiblie, la tentation de s’affranchir ne tarde guère à s’emparer du cœur de l’homme. C’est cette tentation, venue déjà plus d’une fois dans la pensée des religieux de Mozat à l’occasion de remontrances un peu sévères, qui se manifesta vers le milieu du XIIIe siècle par un commencement d’exécution énergiquement réprimée. Ils n’avaient pas encore osé se mettre en lutte contre la grande abbaye suzeraine, lorsqu’en 1252 Pierre d’Ysserpans, de la maison des comtes de Gondras, ancien prieur de Volvic, fut appelé à la dignité abbatiale du couvent de Mozat.

C’était un homme d’un esprit entreprenant, d’un caractère ambitieux, d’une énergie à toute épreuve. Il mit dans son parti la plupart de ses moines, et quand il fut sûr de leur appui, déclara solennellement que