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Page:Gomot - Histoire de l’abbaye royale de Mozat, 1872.djvu/60

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L’ABBAYE DE MOZAT.

s’adressa en 1268 à Albert de la Molette, abbé de la Chaise-Dieu, et lui offrit de recevoir Mozat sous la juridiction de son abbaye. Celui-ci repoussa ce périlleux honneur, et le pape, sur les nouvelles plaintes de Cluny, lança l’anathème contre les rebelles.

Pierre d’Ysserpans se soumit enfin, mais il était trop tard. Il fut destitué de toutes ses dignités et relégué au fond des montagnes, dans un petit prieuré où il finit ses jours dans la pénitence.

La terreur était dans le monastère. Les religieux épouvantés craignaient que l’abbaye suzeraine ne diminuât leur nombre, ne leur enlevât leurs prieurés. Aussi, lorsque Hugues de Cluny les réunit dans la salle capitulaire, vinrent-ils s’agenouiller humblement devant lui et faire entre ses mains acte de soumission et de repentir. Tous néanmoins n’obtinrent pas leur pardon, et trois des religieux qui s’étaient fait le plus remarquer par leur résistance furent exilés à Rochefort, à Giat et à St-Ours ; les autres furent punis à l’intérieur du monastère, selon toute la sévérité que comportait la règle de saint Benoît.

Pour faire disparaître les ferments de discorde que l’administration de Pierre d’Ysserpans avait laissés dans le couvent, l’abbé de Cluny en confia le gouvernement à Aymon de Vergy, son neveu. Il maintint les moines dans la plupart de leurs possessions et leur laissa leurs priviléges séculaires. L’abbé de Mozat conserva le droit de prendre place, dans les chapitres généraux, au