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Page:Gomot - Histoire de l’abbaye royale de Mozat, 1872.djvu/64

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L’ABBAYE DE MOZAT.

la cathédrale de Clermont, rançonner les couvents, piller les églises du diocèse et, sans pitié pour les religieux de Mozat, établir dans leur maison restée sans défenseurs son quartier-général contre la ville de Riom dont il faisait le siége.

Bien des moines étaient allés en Terre-Sainte à la suite des armées comme pélerins, comme aumôniers, comme soldats ; beaucoup de pacifiques vassaux qui se seraient voués jadis à la vie des cloîtres préférèrent s’engager dans les saintes cohortes de la foi et trouvèrent encore plus de chances de salut en portant les armes contre les infidèles qu’en demeurant oisifs derrière les murailles de leurs chatellenies ou de leurs couvents. Seulement, quand au retour les Croisés revendiquèrent leur place au foyer claustral, tous les honneurs furent pour eux. On avait grand besoin de leurs conseils et de leurs bras pour défendre les possessions ecclésiastiques livrées aux déprédations des routiers et des malandrins depuis que les barons et les chatelains de la contrée avaient abandonné leurs manoirs pour s’en aller guerroyer sur les plages de l’Asie. Ils racontaient leurs périgrinations lointaines, les mœurs, les goûts, les habitudes de cet Orient merveilleux et leurs récits charmaient les longues soirées des monastères. Malheureusement, ces récits mêlés d’aventures parfois étranges troublaient singulièrement le calme des esprits et la paix des consciences.

Toutefois, hâtons-nous de le dire, le gouvernement de l’abbé Aymon de Vergy rendit au couvent de Mozat