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Page:Gomot - Histoire de l’abbaye royale de Mozat, 1872.djvu/78

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L’ABBAYE DE MOZAT.

pantoufles de peau d’agneau pour la nuit ; à Mozat, ces pantoufles étaient fourrées l’hiver.

Le vêtement tout entier était noir, d’où ce nom de « moines noirs » que le peuple donnait aux Bénédictins.

Leur tête était rasée, à l’exception toutefois d’une couronne de cheveux occupant le dessus du front, les tempes et l’occiput ; de là leur vient sans doute cette épithète de coronati[1] sous laquelle on les désigne dans beaucoup de chartes du moyen-âge.

Ils ne portaient point de barbe et devaient se raser réciproquement tous les dix jours, excepté pendant le carême. Plus tard, ce soin fut confié à un salarié. Dans un registre de dépenses de l’abbaye de Mozat, conservé dans les archives de la préfecture de Clermont-Ferrand, à l’article : Gages du chirurgien, on lit : « Le chirurgien reçoit par chacun an six septiers conseigle et douze pots de vin pour salaire. Il doit raser tous les religieux et frères de ladite communauté, et doit aussi faire les tonsures, les saignées et ce qui dépend de son art dans les besoins. »

Ces gages étaient modestes, mais le chirurgien pouvait augmenter ses profits au moyen de fournitures. Nous lisons plus loin, en effet, la note naïve ci-après : « Aujourd’hui 17 janvier 1696, on a arrêté compte avec M. de la Croix pour les médecines, lavements et autres médicaments qu’il a fournis depuis l’année 1690 jusques à ce jour ; on lui a alloué les médecines à 20 sols, les

  1. Note Wikisource : « couronnés ».