Page:Goncourt, L'Italie d'hier, 1894.djvu/115

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tout fleuris de couleurs tendres, au milieu d’un bois de chênes verts, où pendent des lianes centenaires et des sapins dressant leurs pyramides vertes, que le soleil dore des tons de la vieille mousse. Une seule chose là-dedans sentant l’habitation souveraine. Une fontaine du Tribolo, le fontainier artiste, qui a fait presque toutes les fontaines des environs : une fontaine de marbre blanc, veiné de rose, où des amours, pliant sous des festons de fleurs, courent autour de la vasque, et où tout en haut des sveltesses coquettes du monument, élancé comme un mat enrubanné de sculptures, une Yénus debout, fait pleuvoir dans le bassin les perles tombantes de ses cheveux de bronze, qu’elle tord.

Et ces villas, ces frais endroits de repos et de plaisir, ont pour ainsi dire une paroisse attitrée, la petite église de Saint-Dominique, où, après une prière, les élégants et les élégantes vont, de villa en villa, danser et chanter.



UFFIZI

Filippo Lippi. — Dans Filippo Lippi, ce peintre à la vie pleine d’aventures d’amour, un sentiment d’élégance qui va jusqu’au maniérisme, à la mignardise du