Page:Goncourt, L'Italie d'hier, 1894.djvu/164

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Et, si par hasard, il prend un jour fantaisie à l’artiste de peindre un Néron, ce Néron au geste dramatique d’un Talma, il l’entoure de figures semblables à celles que vous retrouvez dans les portraits authentiques du temps.

Enfin lui, plus que tout autre, ce maître qui fait le pont de la peinture entre le beau religieux et le beau académique, lui plus que tout autre, a fait entrer la vie de son temps dans la légende sainte, et fait coudoyer Jésus-Christ et la Vierge par les porteurs de jaquettes et de chaperons de l’Italie du quinzième siècle.

Un coin charmant que le Jardin Boboli : une petite île, au milieu de laquelle, d’une petite forêt de citronniers en fleur, s’élève la statue de Jean de Bologne, le créateur des Naïades de l’Arno, le distributeur poétique des eaux du fleuve ; une petite île qu’entoure une élégante barrière, formée par des compartiments de trois balustres sculptés en forme de congélations, rompue de distance en distance par une console plus basse, où est posé un oranger.

Deux grilles, ouvrant entre quatre colonnes, par une jetée de pierre qui traverse le canal, mènent à l’île, où des Tritons sont penchés sur des vasques formées d’une grande coquille, avec les enroulements d’un corps finis-