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Page:Goncourt - Histoire de Marie-Antoinette, 1879.djvu/230

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cours à la Reine. Nous n’avons pu voir sans une juste indignation que l’on ait osé emprunter un nom auguste et qui nous est cher à tant de titres, et violer, avec une témérité aussi inouïe, le respect dû à la Majesté royale. Nous avions pensé qu’il étoit de notre justice de mander devant nous ledit cardinal, et, sur la déclaration qu’il nous a faite, qu’il avoit été trompé par une femme nommée la Motte de Valois, nous avons jugé qu’il étoit indispensable de nous assurer de sa personne et de celle de ladite dame de Valois, et de prendre les mesures que notre sagesse nous a suggérées pour découvrir tous ceux qui auroient pu être auteurs ou complices d’un attentat de cette nature, et nous avons jugé à propos de vous en attribuer la connoissance pour être le procès par vous instruit, jugé, la grand’chambre assemblée[1]. »

Le cardinal de Rohan se défendait et se justifiait comme il suit. Au mois de septembre 1781, madame de Boulainvilliers lui présentait une femme dont elle était la bienfaitrice, qu’elle avait recueillie et élevée, madame de la Motte-Valois. La misère de la protégée de madame de Boulainvilliers, son nom, son sang, sa figure, son esprit, touchaient le cardinal. Il aidait madame de la Motte de quelques louis. Mais que pouvait l’aumône contre le désordre de madame de la Motte ? Au mois d’avril 1784, elle obtenait d’aliéner la pension de 1,500 livres accor-

  1. Extrait des Lettres permanentes patentes du 5 septembre 1785 adressées au Parlement pour l’affaire du cardinal de Rohan registrées en la cour du 6 du même mois.