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Page:Goncourt - Histoire de Marie-Antoinette, 1879.djvu/27

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confidente, de Marivaux, et un ballet nouveau de Noverre, les Bergers de Tempé.

Le 17, l’archiduchesse, qui allait devenir Dauphine, faisait, suivant l’usage observé en pareille circonstance par la maison d’Autriche, sa renonciation solennelle à la succession héréditaire, tant paternelle que maternelle, dans la salle du conseil, devant tous les ministres et les conseillers d’État de la cour impériale et royale. La renonciation lue par le prince de Kaunitz, l’archiduchesse la signait et la jurait sur un autel, devant l’Évangile, présenté par le comte Herberstein[1].

Alors commençaient les fêtes du Belvédère, qui duraient jusqu’au 26, jour du départ de l’archiduchesse.

L’archiduchesse arrivait le 7 mai à la frontière de France, emportant de Vienne cette instruction écrite par Marie-Thérèse, pour ses enfants, où il semble que l’avenir avertisse et menace déjà la jeune Dauphine en ces lignes : «… Je vous recommande, mes chers enfants, de prendre sur vous deux jours tous les ans pour vous préparer à la mort comme si vous étiez sûrs que ce sont là les deux derniers jours de votre vie… »

  1. Gazette de France, 1770, n° 36.