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Page:Goncourt - Histoire de Marie-Antoinette, 1879.djvu/299

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III

La famille royale aux Tuileries. — Les Tuileries. — La Reine et ses enfants. — Instruction de la Reine pour l’éducation du Dauphin. — La Reine prenant part aux affaires. — Mirabeau. — Négociations de M. de la Marck auprès de la Reine. — Entrevue de la Reine et de Mirabeau à Saint-Cloud.


Le peuple emmenait la famille royale. Deux têtes de gardes du corps sur des piques précédaient son triomphe. Les chansons, les ordures accompagnaient la voiture qui traînait lentement le boulanger, la boulangère et le petit mitron. Sur le siège même, le comédien Beaulieu insultait de mille pasquinades la famille royale[1]. La Reine, les yeux secs, muette, immobile, défiait l’insulte comme elle avait défié la mort. « J’ai faim ! » dit le Dauphin qu’elle tenait sur ses genoux ; la Reine alors pleura.

Au bout de sept heures, le cortège arrivait enfin

  1. Journal de la cour et de la ville, 10 mai 1790.