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Page:Goncourt - Histoire de Marie-Antoinette, 1879.djvu/428

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d’avoir les souvenirs que Louis XVI lui avait légués, et que le conseil du Temple avait retirés des mains de Cléry pour les mettre sous scellés. C’était un anneau nuptial, un cachet et un paquet de cheveux. Presque aussitôt ce désir exprimé, Toulan apportait à la Reine ce paquet de cheveux, l’anneau d’alliance portant M. A. A. A. 19 aprilis 1770, et ce cachet montrant à côté des armes de France la tête du Dauphin casquée. Toulan avait brisé les scellés, substitué des objets à peu près pareils, reposé les scellés. Jamais un désir de Reine de France, commandant l’impossible, n’avait été plus vite et mieux servi. Ces reliques devaient parvenir plus tard, par des mains amies, à Monsieur et au comte d’Artois, avec ces deux billets de la Reine, le premier à Monsieur, le second au comte d’Artois :

« Ayant un etre fidèle, sur lequel nous pouvons compter, j’en profite, pour envoyer a mon frère et ami, ce dépot qui ne peut etre confie qu’entre ses mains, le porteur vous dira par quel miracle nous avons pu avoir ces précieux gages, je me réserve de vous dire moi-même un jour le nom de celui qui nous est si utile, l’impossibilité ou nous avons été jusqu’a présent de pouvoir nous donner de nos nouvelles, et l’exces de nos malheurs nous fait sentir encore plus vivement notre cruelle separation puisse-t-elle n’etre pas longue, je vous embrasse en attendant comme je vous aime et vous savez que c’est de tout mon cœur. M : A :  »

« Ayant trouve enfin un moyen de confier à notre frère un des seul gage qui nous reste de l’etre que nous chérissons et pleurons tous j’ai cru que vous seriez bien