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Page:Goncourt - Histoire de Marie-Antoinette, 1879.djvu/430

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« Votre billet m’a fait bien du bien je n’avois aucun doute sur le Nivernois, mais j’étois au desespoir qu’on put seulement en penser du mal. Écoutez bien les idées qu’on vous proposera : examinez les bien, dans votre prudence ; pour nous, nous nous livrons avec une confiance entière. Mon dieu, que je serois heureuse, et surtout de pouvoir vous compter au nombre de ceux qui peuvent nous être utile ! Vous verrez le nouveau personnage, son exterieur ne previent pas, mais il est absolument necessaire et il faut l’avoir. t… [oulan] vous dira ce qu’il faut faire pour cela. Tachez de vous le procurer et de finir avec lui avant qu’il revienne ici. Si vous ne le pouvez pas voyez mr de la borde de ma part, si vous n’y trouvez pas de l’inconvénient, vous savez qu’il a de l’argent à moi. »

Le nouveau personnage dont parlait la Reine était un commissaire que Toulan voulait qu’on gagnât à prix d’argent. M. de Jarjayes, répugnant à répandre le secret, ne s’adressait pas à M. de Laborde, et offrait à la Reine de faire lui-même la somme.

« En effet, — répondait la Reine à M. de Jarjayes, — je crois qu’il est impossible de faire aucune demarche en ce moment près de M. de la b… toutes auroient de l’inconvénient : il vaut mieux que ce soit vous qui finissiez cette affaire par vous même, si vous pouvez. J’avois pensé a lui pour vous éviter l’avance d’une somme si forte pour vous. »

Le commissaire était acheté, payé.

« T… m’a dit ce matin que vous aviez fini avec le comm… combien un ami tel que vous m’est précieux !  »