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Page:Goncourt - Histoire de Marie-Antoinette, 1879.djvu/488

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la tête du père et qu’il fût assez poule mouillée pour avoir compassion du reste ; s’il disoit en lui-même : C’est dommage de tuer une pauvre mère au milieu de ses enfants ; tout ce qui est petit est si gentil ! Emportons ce joli nid à la maison pour divertir mes petits marmots. Ne commettroit-il pas, par bêtise, un très-grand crime ?… Point de grâce ! Autant qu’il nous tombera sous la main d’empereurs, de rois, de reines, d’impératrices, délivrons-en la terre[1]. »

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Les questions soumises au jury sont celles-ci :

« 1° Est-il constant qu’il ait existé des manœuvres et intelligences avec les Puissances étrangères et autres ennemis extérieurs de la République ; lesdites manœuvres et intelligences tendant à leur fournir des secours en argent, à leur donner l’entrée du territoire français et à y faciliter le progrès de leurs armes ?

« 2° Marie-Antoinette d’Autriche, veuve de Louis Capet, est-elle convaincue d’avoir coopéré aux manœuvres et d’avoir entretenu ces intelligences ?

« 3° Est-il constant qu’il a existé un complot et conspiration tendant à allumer la guerre civile dans l’intérieur de la République ?

« 4° Marie-Antoinette d’Autriche, veuve de Louis Capet, est-elle convaincue d’avoir participé à ce complot et conspiration[2] ? »

  1. Le Père Duchêne, n° 298.
  2. Bulletin du Tribunal criminel révolutionnaire, n° 32. — Gazette des tribunaux et Mémorial des corps administratifs et municipaux, vol. VIII,1793.