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hokousaï.

Hokousaï Gwashiki, Méthode de dessin par Hokousaï, un volume, aux dessins en noir, teintés d’une coloration rose et bleuâtre.

À côté du gros et gras Yébis ou pêchant à la ligne, c’est une assemblée de Rakans, de prêtres bouddhiques, dont l’un fait sortir de sa coupe une vapeur, qui se change en un gigantesque dragon ; c’est le malheureux prince Ohtô en sa noire prison, dans une anfractuosité de rocher ; c’est l’hallucination de Yorimitsou devant cette gigantesque araignée, dont la toile ferme la sortie d’une pièce ; c’est la lutte corps à corps de Kawazou-no-Sabouro et de Matano-no-Gorô, ces deux formidables guerriers du xiie siècle, c’est Bishamon tuant un diable. Et ce sont des pêcheurs de crabes, des laveurs d’ignames, des bûcherons, des portefaix, des humains, si vivants, si parlants, si gesticulants, qu’il y a chez eux, comme une ivresse de la vie, et une joie gaudriolante, non seulement des physionomies, aux bouches fendues en tirelire, mais encore des torses, des bras, de toute la musculature, qui semble remuée, agitée, secouée par un rire comique[1].

  1. En 1849, a paru un recueil en trois volumes de Hokousaï Gwashiki, avec les planches réduites, et teintées grossièrement de rose et de bleu : chaque volume précédé d’un prêtre du culte Kami.