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l’art japonais.

semblables, et sous des noms imaginaires, moquant le style de rivaux et de concurrents, Hokousaï plaisante ainsi : En aimant le style prétentieux de Hé-ma-mou-sho-Niûdô, le peintre Yama mizou Téngou, de Noshi-Koshi yama, s’est approprié l’art incompréhensible de ses dessins. Or, moi qui ai étudié ce style près de cent ans, sans y rien comprendre plus que lui, il m’est cependant arrivé ceci de curieux, c’est que je m’aperçois que mes personnages, mes animaux, mes insectes, mes poissons ont l’air de se sauver du papier. Cela n’est-il pas vraiment extraordinaire ? Et un éditeur, qui a été informé de ce fait, a demandé ces dessins, de telle façon, que je n’ai pu lui refuser. Heureusement que le graveur Ko-izoumi, très habile coupeur de bois, s’est chargé, avec son couteau si bien aiguisé, de couper les veines et les nerfs des êtres que j’ai dessinés, et a pu les priver de la liberté de se sauver. Ce petit volume, je l’affirme, sera un bijou précieux pour la postérité, et les personnes, entre les mains desquelles il se trouvera, doivent l’étudier avec toute confiance. Et il signe : Yamamizou Téngou Téngoudo Nettétsou (fer chaud).

Dans le troisième volume, qui est toujours une suite de dessins, cherchés d’après la forme