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Page:Goncourt - Hokousaï, 1896.djvu/62

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l’art japonais.

couchés à terre, un monstre aux ailes de toile d’araignée, à la queue formée par le déroulement d’une lettre japonaise, à la tête faite par des besicles jouant l’appareil visuel de la libellule ; c’est une tête de femme flottant sur l’eau, dont les épingles de la chevelure lui donnent l’aspect d’un crabe ; c’est un arbre dont les feuilles sont des pièces d’or ; c’est un oiseau à deux têtes, un dessin faisant revivre la légende des deux oiseaux, si amoureux l’un de l’autre, qu’ils semblaient ne faire qu’un oiseau.

IX

En ces années, en cette fin du xviiie siècle, le talent d’Hokousaï n’a pas seulement fait sa popularité chez ses compatriotes, ce talent commençait à être apprécié par les Hollandais, faisant leur visite d’office, tous les cinq ans, à Yédo et l’un d’eux, que l’on croit être le capitaine Isbert Hemmel, avait eu l’intelligente idée de rapporter en Europe, deux rouleaux dus au pinceau de l’illustre maître, représentant le premier, tous les épisodes de l’existence d’un Japonais depuis sa naissance jusqu’à sa mort,