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ANNÉE 1852


Fin de janvier 1852. — L’Éclair, Revue hebdomadaire de la Littérature, des Théâtres et des Arts, a paru le 12 janvier.

Depuis ce jour, nous voilà avec Villedeuil à jouer au journal. Notre journal a un bureau au rez-de-chaussée dans une rue où l’on commence à bâtir : rue d’Aumale ; il a un gérant auquel on donne cent sous par signature ; il a un programme qui est l’assassinat du classicisme ; il a des annonces gratuites et des promesses de primes.

Nous passons au bureau, deux ou trois heures par semaine, à attendre, chaque fois que s’entend un pas dans cette rue où l’on passe peu, à attendre l’abonnement, le public, les collaborateurs. Rien ne vient. Pas même de copie, fait inconcevable ! pas même un poète, fait plus miraculeux encore !

Une rousse du nom de Sabine, qui est la seule