Page:Goncourt - Journal, t1, 1891.djvu/386

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
 Les corrections sont expliquées en page de discussion

key, les vrais gourmets, ont chez eux un pilon pour écraser leur poivre eux-mêmes. Les épiciers le mélangent avec je ne sais quoi, avec de la cendre.

— Ce soir, à la répétition d’une pièce, sur un petit théâtre du boulevard, une pièce pleine de femmes. Ça a l’air d’une distribution de prix dans une maison de tolérance. Ce genre de théâtre n’est absolument que la surexcitation de tous les bas appétits du public. Et ce qu’on vient de trouver de mieux en ce genre, c’est d’habiller les femmes en militaires : de greffer le chauvinisme sur l’érotisme. Une femme ayant un beau c… et des jambes pas trop cagneuses, et qui sauve le drapeau français : on conçoit que c’est irrésistible.

— J’appellerai un sage, un homme qui ne serait affecté dans la vie que par la souffrance physique.

11 avril. — Nous sommes bien heureux de vendre à la Librairie Nouvelle, notre roman de Sœur Philomène, à 20 centimes l’exemplaire, mais nous sommes consolés de notre triste succès, après lequel encore il nous a fallu courir, en trouvant chez nous une lettre d’un éditeur russe, nous demandant à traduire toute notre œuvre historique.

15 avril. — Je vais rechercher l’acte de naissance du peintre Boucher, dans les archives de l’état civil de Paris, près l’Hôtel de Ville.