Page:Goncourt - Journal, t1, 1891.djvu/52

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« Chère camarade,

« Je suis une folle, et presque une impie d’avoir cru mon petit tableau digne de votre hôtel. Mais ma sottise m’a du moins valu un précieux renseignement sur les limites de votre pudeur. Permettez-moi seulement de défendre contre vous le répertoire comique que vous invoquez ici un peu à contre-sens, car c’est justement dans les tableaux qu’Arsinoé n’aime pas les nudités,

Elle fait des tableaux couvrir les nudités,
Mais elle a de l’amour pour les réalités.

« Je reprends donc mon petit Diaz, un peu confus de son excursion téméraire, et je cache sa confusion dans ma chambre où M. A… peut seul le voir.

« Votre très dévouée,
« *** »

Et ces vers de Tahureau, nous ne les avions pas pris dans Tahureau, dont les éditions originales sont de la plus grande rareté, nous les avions pris dans le Tableau historique et critique de la Poésie française et du Théâtre français au XVIe siècle de Sainte-Beuve, — oui, dans ce livre couronné par l’Académie. N’est-ce pas, ça n’a pas l’air vraisemblable ? Et cependant c’est parfaitement vrai. Du reste, le ministère de la justice d’alors, qui nous faisait poursuivre, n’avait-il pas eu, vingt-quatre heures, l’idée de poursuivre en police correctionnelle, dans un article de je ne sais qui du Paris, une ligne de points,