Page:Goncourt - Journal, t1, 1891.djvu/84

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Et cela dans le temps où sa biographie allait paraître dans les Français de Curmer. Non une excellente société, mais Chicard y connaissait tout son monde. Il n’y eut pas une rixe entre hommes pendant trois ou quatre ans que cela dura. Pour les femmes, on recevait tout ce qui se présentait ; aussi elles se peignaient souvent. Une autre fois, j’y menai Balzac qui, monté sur une banquette, dans sa robe blanche de moine, regardait de ses petits yeux pétillants le chahut. Bal suivi d’un souper dans une grande salle. Pour mettre le couvert, tout le monde descendait dans les corridors et dans les cabinets où l’on prenait du champagne. Une seule fois, une femme nue sortit d’un gigantesque pâté, sauta sur la table, et dansa. Tout compris, dîner et souper : 15 francs. Peu d’artistes, peu d’hommes de lettres, je me rappelle seulement un vaudevilliste.

— Le monde finira le jour où les jeunes filles ne riront plus des plaisanteries scatologiques.

— Château de Croissy. Le personnel domestique de mon oncle.

Le jardinier Sebron, un ancien dragon aux formules de phrases les plus polies, vociférées avec une voix de tonnerre, déteste les fleurs et ne cesse de répéter, tous les ans, que la terre n’est point amiteuse cette année.

Le garde, personnage insignifiant : un faux Decamps rêvant peureusement de braconniers dans le parc.