Page:Goncourt - Journal, t1, 1891.djvu/96

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
 Les corrections sont expliquées en page de discussion

et des axiomes : « Besoin de pluie… tuyaux engorgés… alors ils sortent… »

Devant nous, à vingt pas du traqueur, trottine quelque chose de grisâtre qui s’arrête, puis repart flairant : « Trim ! » fait le traqueur, et le chien aux oreilles coupées, à la queue rognée, se remet à courir, le museau en terre, jusqu’à ce qu’il plonge le nez dans une gargouille et s’immobilise.

L’homme à la cage écarte le paquet d’épinards qui bouche d’ordinaire la gargouille, et pendant que le traqueur y place sa troublette, lui, passe dans la rainure du conduit la baguette de fer que suit le nez du chien, et le bout du filet s’agite et le traqueur l’élève en l’air, et montre un rat qui sautille, en disant : « Un gaspardo. »

Il a été pris une vingtaine de rats en deux heures.

— Rien que cela pour le portrait moral d’un bourgeois.

Enfin, c’était un homme qui s’était fait peindre en officier de la garde nationale, — en ballon !

Mars. — Je trouve aujourd’hui Janin, contre son habitude, extrêmement affecté des attaques de la petite presse. Il s’étend longuement sur les injures à jet continu d’un petit journal autographié, le Sans le Sou, et que signe un nommé Aubriot, et il ajoute spirituellement : « Oh ! mon Dieu, c’est tout simple… il y a dans un pays une somme quelconque d’injures à dire par an, vingt mille… par exemple ! Eh bien !