Page:Goncourt - Journal, t2, 1891.djvu/160

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beaux certificats du monde, et qui me ferait de la mauvaise cuisine… Est-ce que je ne devrais pas à mes invités de le renvoyer ? »

En chemin de fer, on cause de la candidature de Gautier à l’Académie :

« Elle n’a pas la moindre chance, dit Sainte-Beuve, il lui faudrait un an de visites, de sollicitations, aucun des académiciens ne le connaît… Voyez-vous, le grand point, il faut qu’ils vous aient vu, qu’ils aient fait connaissance avec votre figure… Une élection, sachez-le bien, c’est une intrigue, — une intrigue dans le bon sens du mot, — fait-il, en se reprenant… Voyons, et il compte sur ses doigts, il aura Hugo, Feuillet, Rémusat… Vitet, je crois… Il faudrait par exemple qu’il les voie beaucoup, ces deux derniers-là… Si c’était bien mené, il aurait peut-être Cousin… on lui lâcherait la Colonna, qui lui dirait qu’elle veut absolument une symphonie en blanc majeur, à elle personnellement adressée. Mais ici, il serait de toute nécessité qu’elle ne lâchât pas Cousin, une seconde avant l’élection… Par la princesse, nous aurions aussi de Sacy. »

La santé est beaucoup dans la carrière d’un homme. Il y a des gens naissant armés de cette force du corps sans défaillance, qui fait la volonté à toute heure. Girardin nous dit qu’il n’a jamais été malade, qu’il ne sait pas ce que c’est que la maladie.

— Hier en sortant de la répétition d’Aladin, il me revenait cette idée qui me hante presque toujours, à