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— En revenant du château de Villebon avec les Marcille… Comme ce temps d’Henri IV semble le fils d’un père prodigue ! Les grandes folies, les grandes dépenses, les grandes magnificences intérieures du temps de François Ier sont remplacées par des appartements sobres, des châteaux sévères, des salles nécessiteuses, des chambres à faire des comptes, enfin de petites bastilles de bourgeois serrés, à l’image de Villebon.

Cela semble le palais de l’Économie, que ce château, où est mort l’auteur des Œconomies royales.

— C’est un mot divin de mère, que le nom donné par Mme Marcille à sa petite chérie de Jeanne. Elle l’appelle : « Ma Jésus. »

— L’homme demande quelquefois à un livre la vérité ; la femme lui demande toujours ses illusions.

Paul et Virginie : c’est la première communion du désir.

3 juillet. — Chez Magny. Renan contait, ce soir, que Boccace dit quelque part être en adoration devant la couverture d’un Homère qu’il a dans sa bibliothèque, et dont il ne peut comprendre un mot. Il est en extase devant le dos et le nom du volume. Les religions littéraires ressemblent aux religions. Il y a, chez presque tout le monde un respect, admiratif pour le beau qui ne leur parle pas leur langue. L’homme veut du paraphagaramus.