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Page:Goncourt - Journal, t3, 1888.djvu/363

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Dans ses yeux une expression de souffrance et de misère indicible.

Créer un être comme celui-ci, si intelligent, si personnel, si original, et le briser à trente-neuf ans ! Pourquoi ?

9 heures. — Dans ses yeux troubles, tout à coup, une éclaircie souriante, avec le long appuiement sur moi d’un regard diffus, et comme s’enfonçant lentement dans le lointain… Je touche ses mains : c’est du marbre mouillé.

9 heures 40 minutes. — Il meurt, il vient de mourir. Dieu soit loué ! il est mort, après les deux ou trois doux soupirs de la respiration d’un petit enfant qui s’endort.

L’épouvantable immobilité sous les draps, que celle de ce corps, qui n’a plus le soulèvement léger de la respiration, qui n’a plus, dans le lit, la vie du sommeil.

Ses yeux se sont rouverts avec le regard de souffrance des derniers jours de sa vie. Sa tête est un